jeudi 28 mai 2009

Une fillette élevée par des chats et des chiens

Cela se passe en Sibérie. La police qui a découvert la petite fillle de 5 ans a indiqué qu'elle a été élevée par des chiens et chats pendant 5 ans justement !
Elle a été trouvée selon Le Matin, dans un appartement délabré où elle vivait pourtant avec parents et grands-parents qui ne s’occupaient pas d’elle ! Elle ne sortait jamais et au lieu de parler, elle aboyait...
Elle a appris à parler comme les animaux et se jette sur les gens comme un petit chien lorsqu’ils l’approchent. Toutefois, si elle ne parle pas le russe, elle le comprend.
On l’appellerait Mowgli précise Le Matin, comme le célèbre personnage de la Jungle, mais c’est peut-être un surnom qu’on lui a donné dans le communiqué de presse!
Dans l’institution où on l’a placée, elle va recevoir une aide médicale et psychiatrique. Cependant, lorsque le personnel soignant quitte la pièce où elle se trouve, « elle saute contre la porte et aboie ».

http://fr.news.yahoo.com/63/20090528/tod-une-fillette-leve-par-des-chiens-et-366b5ef.html

lundi 25 mai 2009

Industrie de la fourrure

Network for Animal Freedom, un organisme de défense animale située en Norvège a annoncé qu'elle avait commençé son enquête d'une centaine de fermes d'élevage d'animaux à fourrure. Voici une vidéo filmée par cet organisme. Elle dure à peu près 30 minutes... http://www.forbypels.no/englishL'industrie Norvégienne de la fourrure continue de maintenir que l'élevage des animaux à fourrure n'est pas problématique - les animaux sont bien traités?Au cours de l'été 2008, des militants du Réseau pour la liberté des animaux a parcouru le pays pour voir comment les animaux de ferme sont effectivement traitée. Nous avons inspecté plus de 100 fermes à fourrure au hasard dans chaque comté où les exploitations existent, couvrant plus de 20 pour cent des fermes à fourrure en Norvège.Notre enquête révèle l'abus systématique des animauxLes animaux à fourrure dans les fermes Norvégienne souffrent! Nous avons constaté des violations et des conditions indéfendables sur l'ensemble des exploitations agricoles - des conditions d'hygiène déplorables, des animaux dans leur propre excrément, des cadavres d'animaux morts laissés dans le fond des cages ainsi que des carcasses dans les ordures à l'extérieur des exploitations. Les animaux ont montré des signes évidents de stress et plusieurs troublent de comportement. Plusieurs des animaux étaient apeurés et tremblotants. . Des cages trop petites, des cages brisées, des cages dépourvues d'une protection contre les intempéries etc,. En plus des conditions déplorables et choquantes, presque toutes les fermes visitées violaient les règles de sécurité de protection de l'environnement.Le Réseau pour la liberté des animaux a déposé des rapports de police contre chacune des exploitations inspectées. Nous exigeons que les autorités norvégiennes de sécurité alimentaire enquêtent sur l'ensemble de l'industrie. Toutefois, ce ne sera en aucun cas suffisant. Les illégalités de l'élevage d'animaux à fourrure sont si graves que la situation est devenue hors contrôle. Notre enquête montre que les animaux à fourrure sont abusés, maltraités et malades et même si les fermes sont en règle ou non. C'est pourquoi le Réseau Liberté pour la protection des animaux exige une interdiction contre l'élevage d'animaux à fourrure, c'est la seule solution possible. Ce que vous pouvez faire - S'engager dans la lutte contre l'élevage d'animaux à fourrure - Ne jamais acheter de la fourrure ou des articles en fourrure - Donnez une contribution à notre campagne anti-fourrure http://www.forbypels.no/support-our-campaignSource:Network for Animal Freedomhttp://www.forbypels.no/Voici quelques photos de l'enquête!POUR VOIR LE RESTE DES AUTRES PHOTOS: http://www.forbypels.no/bildegalleri

dimanche 24 mai 2009

Liens

http://www.cahiers-antispecistes.org/article.php3?id_article=128

Vivisection, témoignages de Samir Mejri

Extrait de "victimes silencieuses" Samir Mejri fut recruté comme animalier par un laboratoire pharmaceutique en 1988. Il démissionna quelques mois plus tard, profondément choqué par l'atrocité des expériences pratiquées sur les animaux et par l'indifférence, voire le sadisme, du personnel du laboratoire. Il a écrit Victimes silencieuses pour témoigner de ce qu'il avait vu.* Gerbilles, occlusion de carotide1 Avec une rapidité et une précision étonnante, Mlle Dupont rentre sa main dans une caisse, en sort un gerbille qu'elle tient par le cou, le pose sur la balance électronique bien incapable de donner un chiffre stable car le gerbille ne cesse de se débattre, ses petites pattes glissant sur le plateau en aluminium. (...) Après les quelques secondes passées sur la balance, la technicienne, sans relâcher son étreinte, pose le gerbille sur la paillasse et le plaque sur le dos. De peur, ou bien du fait que la technicienne appuie trop fort avec son autre main sur son ventre, le gerbille se pisse dessus. En un éclair, l'animal reçoit sa dose d'anesthésique, là où c'est possible. Pendant ce temps Mme Tristaut scotche sans ménagement les petites pattes. Je vois se reproduire l'opération une centaine de fois. (...) Mlle Dupont revient alors au premier de la file qui est loin d'être endormi, (...) braque, ensuite, une lampe forte sur le premier gerbille et tout en maintenant sa petite tête plaquée en arrière, elle fait une entaille avec le scalpel à hauteur du larynx. L'incision du scalpel arrache des petits cris de douleur au gerbille, qui ne se doute pas que son calvaire ne fait que commencer. Elle écarte avec une pince la chair déjà entaillée permettant à la lame de s'enfoncer plus profondément, jusqu'à la dénudation des artères carotides. (...) Elle remplace son scalpel par une autre pince qui lui permet de crocheter les carotides et de les tirer vers elle légèrement, la moindre précipitation risquant d'aboutir à leur éclatement. Puis elle glisse sous les artères un gros fil chirurgical permettant de maintenir les carotides hors de l'orifice qu'elle attache à la manière d'un « noeud papillon ». (...) Elle passe au suivant. Une centaine d'autres subissent le même calvaire, une dizaine mourront. (...) Il faudra que le premier attende que la technicienne ait fini de s'occuper de ses confrères. Puis, elle leur injecte les produits dont je vous ai parlé plus haut, et elle clampe2 les artères carotides à l'aide de petites pinces. Le temps leur est alors compté, car il faut pourvoir clamper toutes les gerbilles en moins de dix minutes, temps imparti pour revenir déclamper et procéder à une autre injection. Tout se fait à cadence accélérée. La scène n'en est que plus impressionnante. A ce stade là, la majorité des animaux sont, soit morts, soit dans un coma irréversible. (...) Avec moins de soin que si elle épluchait des oignons, Mme Tristaut, cigarette à la bouche, découpe les minuscules têtes pour en extraire le cerveau qui sera pilé dans le mortier électrique. Après centrifugation de la bouillie obtenue et grâce au marquage préalable de P.A.F. par des substances radioactives, on réussit à en déduire sur quel type de cellule cérébrale le P.A.F. ou son antagoniste le BL13196 est le plus actif. Pour les gerbilles dont le malheur est d'avoir survécu, on enlève le fil maintenant les carotides à l'extérieur, puis on referme l'entaille dans le cou avec des agrafes chirurgicales. On les « jette » ensuite dans une espèce de cage vitrée, afin de pouvoir les observer et faire des études comportementales. Ces pauvres gerbilles offrent un bien triste spectacle, leur cerveau partiellement détruit à cause de l'arrêt de la circulation, ils s'agitent comme des pantins désarticulés dans des mouvements désordonnés et violents, ou bien se traînent lamentablement une, ou plusieurs parties du corps, paralysées. Une gerbille est soudainement prise par une de ces crises. Comme si son petit corps était possédé, elle se met à s'agiter par saccades, si violemment que les agrafes, maintenant l'entaille dans son cou fermée, se détachent, provoquant une hémorragie. Le sang jaillit aussitôt de l'orifice arrosant les vitres de sa cage comme si une explosion venait de se produire. à la fin de la manip, et après avoir vu tout ce sang gicler, je suis comme groggy par tant de souffrance. À plusieurs reprises j'ai fermé les yeux, je me suis crispé en entendant les cris des gerbilles. Sans qu'elles se moquent franchement de moi, j'ai surpris Mlle Dupont et Mme Tristaut échanger des regards qui ne prêtaient guère à confusion, ma sensibilité est considérée par elles comme de la sensiblerie. (...) - Ils tombent rapidement dans le coma, quand tu les vois bouger, ce ne sont que des spasmes nerveux. Ils ne sont plus conscients de rien. Je n'en sais trop rien, et je me force à oublier cette vision d'horreur le plus vite possible, je ne veux pas non plus que l'on me prenne pour une fillette. (...) Un après-midi, alors que je reviens d'une « pause » prolongée, j'entends des éclats de rires dans mon labo, en entrant, je vois Mme Tristaut et Mme Rey (celle qui travaillait avant dans une fabrique de yaourts), en train de singer les « débiles ». Mme Tristaut avance la bouche de travers en louchant, les bras recroquevillés et en trainant une jambe. Mme Rey rit à en pleurer. Je suis décontenancé de voir Mme Tristaut faire le pitre comme cela. Mon sourire se fige lorsque je m'aperçois qu'elles miment les paralysies des gerbilles qu'elles viennent juste de déclamper et qui sont toujours vivantes, mais paralysées, prises de convulsions, ayant toutes les peines du monde à redresser leur petite tête qui tombe en arrière ou sur le côté. Rats, prélèvement de sang3 En entrant dans un labo, j'assiste également au prélèvement de sang sur les rats. Ce type de prélèvement est très facile et rapide, c'est pourquoi il est très utilisé. Pas besoin comme dans le cas des lapins de perdre du temps à immobiliser l'animal dans un appareil de contention. Non, il suffit de le maintenir fermement dans votre main. Plus la peine non plus de faire une intra-veineuse, il suffit de glisser une fine pipette dans le bord interne de l'oeil et de ponctionner un réseau veineux se trouvant en arrière pour recueillir du sang ; si le rat bouge trop le technicien lui crève l'oeil, « heureusement il y en a deux » me dit-on en rigolant. Si après avoir crevé un oeil, vous crevez l'autre, il suffit de balancer le rat inutilisable à la poubelle. La note de service sur les nécessités d'économie de « matériel » n'incite pas pour autant ces « plaisantins » à un travail soigné, je les ai vu faire, pour tout vous dire : ils s'en foutent. Le rat, lui, voit cette tige au bout tranchant pénétrer dans son orbite. Il agite bien ses petites pattes avec frénésie mais rapidement tétanisé par la douleur il reste sans bouger. Le technicien y voit là la prenve que le prélèvement est indolore : - Tu vois, ne te chagrine pas pour eux, ils ne sentent rien. Chiens, alimentation4 (...) les chiens, le ventre vide depuis deux ou trois jours, se disputent férocement les biscuits moisis, qui tombent dans les flaques d'urine qui ne sèchent jamais sur le carrelage, faute d'aération et de la promiscuité dans laquelle vivent les chiens. Les plus gros engloutissent immédiatement les miettes de nourriture que l'on daigne leur donner, pour les autres, ils se contenteront de lécher les restes collés au carrelage. (...) - Regarde ces porcs, ils se battent pour de la merde ! - Lequel des deux aura le droit de la bouffer, dit Farid tout excité ? Stéphane ricane comme un gosse de cinq ans : - J'te parie un café sur le noir. Le raffut fait par les aboiements et les grognements des combats rameute les techniciens du labo d'à côté, qui se bousculent avec enthousiasme pour voir ce qu'il se passe. C'en est trop. Je me fraie un passage entre les blouses blanches et je me risque à séparer les deux chiens qui, ivres de faim et de douleur, commençaient sérieusement à s'esquinter. Je n'eus pourtant pas de mal, en me voyant arriver avec ma blouse blanche, les deux belligérants retrouvent vite leur expression de soumission et le vacarme fait place à des gémissements, les chiens se camouflant les uns sous les autres dans l'angle opposé. Lorsque je me retourne, je me retrouve face à une dizaine de personnes me reprochant mon attitude de « trouble-fête ». Rapidement la sécurité du nombre les pousse à sortir de leur réserve : - Tu n'as rien à foutre ici, connard. - Ouais, c'est pas ton labo ici, alors casse toi. - Tu nous fais ch... avec tes sentiments de bonne soeur. - Fallait aller à la S.P.A., quand tu cherchais du travail... etc. etc. (...) Je suis sûr que s'ils avaient pu le faire, ils m'auraient enfermé moi aussi dans cette pièce noire, pendant une fraction de seconde j'ai l'impression de basculer dans le camp des expérimentés, de ceux que l'on considère comme du matériel. Lapin et cobayes, manipulations5 (...) je reconnais le bruit mat que fait la tête du lapin en se fracassant contre l'évier. J'entends le corps du lapin tomber à terre et s'agiter par des convulsions, tandis que les deux animaliers se tordent de rire, du rire forcé et sadique des vrais abrutis. Lorsque je me décide enfin à me retourner, Stéphane, un cobaye dans chaque main, lève les bras au ciel et jette de toutes ses forces les deux animaux dans l'évier ; un reste K.O. dans le sang qui perle de son museau, l'autre pousse des cris stridents de douleur alors que sa colonne vertébrale fait un angle de 90°. Stéphane lance à son acolyte sur un ton moqueur : - Faudrait les euthanasier à l'éther, les pauvres bêtes souffrent terriblement. Le lapin gît dans une flaque de sang, l'extrémité de ses pattes secouée par de petits tremblements, le cobaye ne pousse plus que de faibles cris étouffés, son corps disloqué.

Galgueros, je vous hais

C’était un bout de terrain presque plat, une saignée dans la forêt, les hommes étaient là, en groupe. Ils fumaient des cigarettes mal odorantes qu’ils roulaient tout en plaisantant. Nous, les galgos, on était au pied. Les oreilles agitées, attirées par les mille bruits de la forêt.Un peu excités aussi, par l’odeur du lapin qui était là, à quelques pas, dans la cage grillagée. On sentait sa peur. Elle nous attirait, comme un aimant. Les hommes se sont mis en rang, chacun avec un galgo serré entre leurs cuisses, les colliers de corde ou de fil de fer étaient solidement tenus.Le mien entrait douloureusement dans la peau de mon cou. Puis, ils ont ouvert la cage. Affolé, il a surgi à la vitesse de l’éclair. Au signal, les galgueros ont lâché les colliers. J’ai ressenti une vive douleur à la queue. Pour me faire « démarrer » plus vite, mon maître l’a entaillée avec son couteau. Comme mes frères de course, je porte des dizaines de stigmates de ces coupures. Cela ne me fait pas courir plus vite, mais mon maître ne semble pas s’en rendre compte.Alors, j’ai couru. Couru de toutes mes forces, couru de tout mon être. Je voulais l’attraper cette petite boule de fourrure beige qui s’agitait frénétiquement devant nous, changeant sans cesse de trajectoire pour nous tromper. Le sang battait à mes tempes et je sentais l’air s’engouffrer dans ma large poitrine après les premières secondes où j’avais retenu mon souffle.Mais je suis un coursier. Un chasseur et un coursier, et je ne le quittais pas du regard. Je percevais son affolement. Les hommes criaient, tapaient dans les mains, criant les noms des chiens qui couraient pour eux. J’étais presque sur lui, je recevais de minces giclées de poussière soulevées par ses pattes.Et puis, il y a eu cette motte de terre qui a cédé sous ma patte, j’ai perdu l’équilibre un instant, mais je ne suis pas tombé. Blas, un grand galgo noir en a profité, il m’a devancé et a attrapé le lapin. Il l’a secoué dans sa gueule, en sautant en l’air de plaisir. Je me suis approché, mais il a grogné. Il était le vainqueur. Les hommes sont arrivés en courant, ils ont retiré son trophée à Blas. Il a aboyé. Il a reçu un coup de fouet. Mon maître était furieux, je l’ai vu donner des morceaux de papiers au maître de Blas. Il m’a attrapé par le collier, méchamment et a serré. J’ai gémi. Il m’a donné des coups de poings et des coups de pied. Ce n’était pas ma faute, je ne l’avais pas vu cette motte de terre, et puis, le plus important c’était bien que le lapin qui s’était échappé ait été rattrapé. Même par Blas ! En revenant vers les voitures, j’ai aperçu Libra. Elle se traînait sur trois pattes. Elle était tombée. L’os sortait de sa patte arrière droite, juste au-dessus de la cheville. Son propriétaire, un gros chasseur du coin l’a insultée, puis il l’a rouée de coups de pieds. Chaque fois que les coups atteignaient sa patte brisée elle hurlait. Il riait et il tapait encore plus fort. Puis il a donnée un coup de talon sur son dos. Elle n’a plus bougé. Plus gémi. Mais j’ai vu ses yeux. Elle était encore vivante.Ils l’ont laissée là.Il y avait de la bière, les hommes ont bu en plaisantant. Le soleil commençait à chauffer. Mon maître m’a attaché au bout d’une corde et il m’a entraîné vers la voiture. Je suis monté à l’arrière, aidé d’un bon coup de pied dans les reins. Tout en conduisant, très vite malgré l’état de la route, il n’a pas arrêté de hurler après moi. De m’insulter. De temps en temps il se retournait et me frappait avec un bâton qu’il a toujours avec lui. Arrivé à la ferme, il m’a attaché. Très court. Je ne pouvais pas atteindre la vieille bassine pleine d’eau sale dans laquelle je bois habituellement. Il est rentré. Je l’ai entendu hurler encore.Puis il est sorti, avec un fouet et il a commencé à me frapper. Je ne pouvais pas m’enfuir, tout au plus me rouler en boule. Le fil de fer m’étranglait et je suffoquais tandis que les coups pleuvaient sur mon dos, sur mes flancs.Pourquoi ?Au bout d’un moment il s’est calmé. Il est rentré. Le soleil cuisait mes plaies, les mouches se posaient sur moi, mais je n’avais même plus la force de les chasser. Nina, une petite galga est venue lécher mes plaies. Je n’ai pas réagi. Cela apaisait un peu la brûlure. Mais elle ne pouvait rien faire pour ma gorge serrée et desséchée par la soif. Nina est là depuis longtemps, elle fait souvent des petits. Ils partent très vite. Elle est vieille maintenant, elle est très maigre. Elle est là depuis au moins cinq saisons de chasse.La journée a été longue. Le maître est parti à la chasse, avec Nina. Au soir il est revenu. Seul. Je ne disais rien, je ne faisais aucun mouvement, comme si j’avais voulu me confondre avec le sol. Mais il est revenu vers moi. Il m’a craché dessus et donné un coup de sa botte ferrée.Toute la nuit, j’ai grelotté, de froid, de fièvre, de douleur. Les tiraillements de ma peau déchirée rendaient chaque mouvement douloureux. Même respirer devenait un calvaire. Au matin, il est venu vers moi, il avait une longue corde.Il m’a détaché, a passé la corde dans le fil de fer qui me sert de collier et il m’a traîné. Je pouvais à peine me tenir debout. Il m’a attrapé par le cou et par une patte et m’a jeté dans la voiture. J’ai hurlé. Il a ri. J’avais mal. Mais son rire m’a rassuré. En général, quand il rit, il ne frappe pas trop longtemps. Ou moins fort.Il a pris un chemin de montagne, un de ceux que nous prenons quand il m’emmène chasser. Mais jamais je n’aurai la force de chasser. Je ne peux même pas me remettre debout dans la voiture. J’ai glissé entre les sièges, sur le plancher et je ressens tous les cahots de la route empierrée.Il fait beau. Au loin j’entends des oiseaux chanter. Une abeille est venue se poser sur ma truffe. Je ne pouvais même pas la chasser. Elle s’est envolée. Il doit y avoir pleins de lapins par ici. Je sens l’odeur de leurs crottes. Il arrête la voiture. Il sort et fume une cigarette. Par la fenêtre j’aperçois la fumée bleutée qui s’élève, mais je ne le vois pas, ma tête posée sur le plancher de la voiture. J’entends sa botte qui racle le sol. Il écrase sa cigarette. Il fait toujours cela. Il ouvre sa porte et se saisit de la corde et il tire d’un coup sec. La douleur est fulgurante. Mon souffle est coupé. Il empoigne sans ménagement la peau de mon dos, comme le faisait ma mère lorsque j’étais chiot. Mais il me fait mal. Je ne suis plus un chiot. Il me jette part terre et il me traîne en me tenant par les pattes. Ma langue sort de ma bouche, je n’ai plus de salive et la douleur de ma gorge est comme un fer rouge. Il s’arrête enfin. Je sens alors les cailloux coupants du chemin qui ont ravivé mes plaies. Il me regarde. Me donne un coup de pied dans la mâchoire.Pourquoi fait-il cela ?Puis il saisit le bout libre de la corde et il le lance dans un arbre, en travers d’une branche. Je ne comprends pas ce qu’il veut faire. Puis il se met à tirer. J’essaie de bouger, de me mettre sur mes pattes, mais je suis trop faible et je retombe, sans force. Il tire toujours, je sens ma tête qui s’élève, la pression sur ma gorge est horrible. J’essaie d’aboyer mais je ne peux pas. Il tire encore, mes pattes de devant quittent le sol, je sens mes vertèbres tendues à se rompre. Ma tête est rejetée en arrière. Et j’aperçois Nina. Elle est là. A quelques mètres. Son corps noir et blanc tournoie à un mètre du sol. Sa langue sort entre ses lèvres et des babines retroussées lui font un rictus menaçant, elle qui n’a jamais résisté.Mes pattes arrière touchent le sol. La souffrance est de plus en plus horrible. Mes antérieurs griffent désespérément l’air, je me débats, en vain. Mes cuisses sont tendues.Je veux vivre !Je sens la tétanie qui les gagne, mes muscles tremblent. Le maître a allumé une cigarette. Il regarde. Il parle. Il me demande quel air je suis en train de lui jouer sur mon piano.Je ne comprends pas. L’air passe de plus en plus difficilement dans ma gorge. Une de mes pattes arrière vient de céder. La pression se fait encore plus forte sur mon cou. Je sens l’odeur des arbres, de la sève. Mais aussi l’odeur de l’homme, sueur, alcool, tabac et essence. Une odeur que j’ai appris à craindre. Il rit. Ma vision s’obscurcit. L’air ne passe plus. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis là. Les oiseaux qui s’étaient tus se sont remis à chanter. Le soleil est haut dans le ciel. Je sens sa chaleur. Mais je ne le vois plus. Je n’en peux plus. Trop mal. La délivrance.

Raymond Audemard © LED 2006Pour bien comprendre le titre de ce texte, il faut savoir que lorsqu’un galguero pend son chien, s’il a bien chassé ou bien couru, il s’arrange pour que sa mort soit rapide. Si, au contraire, le chien a mal chassé ou l’a déshonoré en perdant une course, il doit souffrir le plus longtemps possible. Le chien, pendu avec les postérieurs touchant le sol, pourra mettre des heures à agoniser. Ses antérieurs qui s’agitent évoquent, pour les galgueros, les mouvements d’un pianiste sur son clavier. Ils utilisent aussi le terme de « Dactylo ».Ces gens ont décidément beaucoup d’humour…